ERTC 2020 - Des conditions à ne pas mettre un coureur dehors…
Et pourtant 600 motivés prenaient le départ ce samedi 29 Février à 5h30 depuis Saint-Malo pour parcourir les 94 kms de l’Ultra EnduRance Trail des Corsaires 2020. La pluie et le vent nous accompagnaient dès le départ. La descente vers le barrage de la Rance nous laissait comprendre que le terrain ne serait pas très favorable aujourd’hui. Mais c’est vraiment une fois le barrage franchi quand nous avons abordé le GR34 à La Richardais que nous pouvions réaliser ce qui nous attendait. Un terrain de jeu détrempé comme jamais avec au programme du jour : de la boue, de la boue et encore de la boue…
Le Minihic sur Rance ne voulait pas de nous et nous l’a fait comprendre avec un grain d’une violence assez rare qui trempait jusqu’aux os les 600 fous. Rien de bien méchant pour les locaux habitués depuis des semaines à voir les tempêtes se succéder d’autant plus que le premier ravito de Langrolay sur Rance s’approchait à grands pas. Pour y arriver il ne reste plus qu’à monter une route transformée en ruisseau mais ça lave les chaussures...
Quelques minutes à l’abri et c’est reparti…
Le jour se lève et la pluie s’arrête. Après la partie roulante qui ne l’était pas tant que cela, on va pouvoir attaquer la partie la plus technique qui nous mènera jusqu’à la cale de Mordreuc de l’autre côté de la Rance. Au programme une bonne trentaine de bornes avec des petites côtes, des descentes, des escaliers, de la boue et encore de la boue. Les chaussures ne resteront propres que quelques hectomètres avant de rejoindre Plouër sur Rance. Sur certaines portions des 15 bornes qui nous séparent encore de la Hisse, le trail peut prétendre à rejoindre la Fédération Française des Sports de Glace… avec des montées dans lesquelles certains avancent à 4 pattes pour essayer de progresser et des descentes qui en voient plus d’un s’étaler au sol.
Après environ 5 heures d’efforts on arrive enfin à La Hisse km 40, point de traversée de la Rance et après la descente rive gauche on va pouvoir remonter rive droite vers Saint Malo. Le soleil est de retour on a quasiment bouclé un premier marathon, plus que 54 kms… A la même heure les premiers arrivent presque au deux tiers de la course sur un terrain plus favorable, mais nous on aime cela alors on fait durer le plaisir.
Plaisir c’est vite dit, on doit surtout être masos car c’est plus la souffrance qu’on fait durer…et par moments les douleurs te font sérieusement penser à mettre le clignotant…après-tout faire 50 kms dans ces conditions dantesques c’est déjà un bel exploit …
Mais en voyant certains qui en raison de blessures sont contraints de stopper leur aventure, tu t’arrêtes de penser et tu avances kilomètre par kilomètre. Et là surprise, tu retrouves Romain qui avance doucement perclus de crampes, on fait un petit bout de chemin ensemble, on se reverra plus tard dans la course.
Enfin après 8 heures de course, se présente le deuxième ravito solide au km 60 à La Ville-Es-Nonais, celui que jamais tu ne pensais atteindre vu les souffrances endurées et les tonnes de boue soulevées par toutes tes foulées depuis le départ. Les premiers en ont quasiment fini, pour nous plus que 34 bornes. Le soleil a assez brillé retour de la pluie, quelques grains nous accompagneront sur l’après-midi.
Après ce ravito, la première étape rallier Saint Jouan des Guérets au km 75. Pour cela il faut monter et descendre 2 fois le Mont Garot…dur dur pour les jambes…
Juste après cet effort, je retrouve Romain sur le chemin, je croyais l’avoir laissé derrière quelques kilomètres avant, je commence à halluciner ??? Non pas du tout c’est juste que Romain est beaucoup plus rapide au ravito et semble en meilleure forme que quelques kilomètres avant.
Juste avant d’arriver au dernier ravito de Saint Jouan de Guérets le vent souffle en tempête accompagné d’une pluie violente histoire de rappeler le cadre dantesque de cette épreuve. Les lumières sur la Rance sont splendides et feraient presque oublier qu’on est à nouveau trempés et qu’il reste encore 20 kms à faire avant de rallier l’arrivée dans la cité Corsaire.
20 kms de lutte contre les éléments mais surtout contre soi et la douleur qui se manifeste à chaque foulée. Chaque coureur avance à son rythme, tous s’encouragent et savent qu’ils rejoindront Saint Malo dans quelques heures et avec de la chance avant la tombée de la nuit.
C’est finalement pour moi sous les dernières lueurs du soleil que cet ERTC 2020 se termine avec la joie non dissimulée d’être venu à bout de cet Ultra en 13 h 21.
Maxime et Romain avaient envie de faire durer un peu plus et sont arrivés ensemble en moins de 14 heures quant à Antoine il est arrivé après à peine plus de 15 heures d’efforts. Nous faisons partie des 409 finishers sur les 600 fous qui ont pris le départ. Un immense bravo les gars.
Arnaud
Arnaud LABARRE – 139ème – 13h21
Maxime BUHAN – 192ème – 13h54
Romain FLAUX – 196ème – 13H55
Antoine CHESNEL – 310ème – 15h04
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