Salut la troupe !
Me revoilà de retour en terres bretonnes après ma petite escapade en Bavière. C'est avec les jambes détruites et le sourire aux lèvres que je vous fais partager ma petite expérience.
Après 6 mois de préparation (concoctée par coach Martin), nous arrivons à Nuremberg le vendredi vers 14h. Nous prenons possession de notre logement situé entre Nuremberg et Roth (à environ 15 minutes des deux). Il fait chaud, cela promet un marathon compliqué mais nous n'en sommes pas encore là... Mon pote d'enfance qui s'est inscrit avec moi arrive vers 17h, cela me laisse le temps de remonter mon vélo tranquillement, car ayant fait le voyage en avion, j'ai dû le démonter pour le mettre dans la valise vélo. il est presque 18h quand je le vois arriver, le temps de faire les courses pour le wk et on file en ville se manger une bonne pizza avec nos petites femmes qui sont du voyage
Samedi matin, petit déjeuner copieux avant d'enfourcher nos montures pour aller chercher nos dossards et s'imprégner de l'ambiance. 15km en compagnie de deux italiens qui se rendaient là bas aussi.
Nous arrivons sur le village (qui est aussi l'arrivée), c'est énorme !!! on croise quelques pros sur les stands partenaires, on reluque de près le vélo de Jan Frodeno (pas un poil de cul qui dépasse). Le retrait des dossards se passe très facilement, on se promène tranquillement. Nous commençons à équiper nos vélos car le dépôt se fait plus loin à environ 10 kms d'ici (double parc). La chaleur est accablante...
Le parc à vélo est incroyable, 90% de vélos de contre la montre. on pose les nôtres, on dégonfle les pneus et nous rentrons car nous mettrons les boissons et la nutrition le lendemain matin.
Un plat de pâtes raisonnable et dodo vers 22h30.. Je m'endors direct jusqu'au réveil de ... 4h00.
Nous y voilà. 09 Juillet 2017. J'ai cette date cochée dans le calendrier depuis presque 1 an. Cette date qui anime mes semaines et nourris mes conversations depuis bien longtemps. Il est 4h00 du matin, j'ai passé une bonne nuit et ce soir je ferais peut être partie du clan des Ironman. Qui aurait cru cela il y a un peu moins de 5 ans... Après une première expérience sur le duathlon de dinan ou je fini avant dernier avec mon petit VTT suite a un pari entre potes. Je me suis laissé le temps d'apprendre à nager, de rouler sur un vrai vélo et de courir régulièrement sans jamais me prendre la tête, au plaisir.
5h00, départ avec les filles sur le parc à vélo où à lieu le départ natation. Nous arrivons à 5h30 car il y a déjà pas mal de bouchons. Il y a un nombre de spectateurs impressionnant. La culture du triathlon est très importante chez les allemands, et ça se voit...Je met mes barres dans la sacoches, je fais le plein de boisson iso, je regonfle les pneus et il est l'heure de voir le départ des pros. Le timing de l'organisation est calé à la seconde près. 6H30, un coup de canon retentit et la cinquantaine de pro s'élance. Mon départ est à 7h25, cela me laisse le temps de me préparer tranquillement. Je ne suis pas stressé, je sais ce que j'ai à faire et je suis là pour m'amuser. La natation s'effectue dans un large canal tout droit, l'eau est à 23 degrés, pas de vagues. Parfait.
7h25: je m'élance. Je suis tellement content d'être là. Pas de bousculade, je pose ma nage, ça avance bien, ça glisse. Je nage à l'économie, la journée va être longue, inutile de bousiller toutes ses forces ici.
Je rattrape la vague partie 5' avant. Je garde la même vitesse. Pas de pieds à prendre, je nage seul et zigzag un peu pour doubler. Je m'extirpe en 1h01. Je tablais sur 1h donc mission accomplie. 3935m au Garmin, pareil pour mon pote.
Transition, je prends le temps pour ne rien oublier et en route pour 180kms. Quelques nuages empêchent le soleil de nous griller, ça fait du bien. Première heure calée sur les prolongateurs. Les jambes sont pas trop mal, le revêtement est un vrai billard, ça fonce et je boucle la première heure à 33km/h de moyenne, les premières bossent approchent, je descends sur le petit plateau et la patatra.. je déraille, la chaîne se coince, punaiiiiiiise la poisse. je descends du vélo, je remet tout ça en place mais la bougresse est bien coincée. Je force et hop c'est bon. ouuuf, je perds quelques minutes dans la bataille mais je suis encore dedans, c'est le principal. 10kms plus loin rebelotte, même scénario, GRRRRRRR. 70kilomètres, j'ai les mains noires de graisse, je redouble les concurrents que j'avais doublé quelques minutes plus tôt. et j'entends un bruit de foule au loin. Le Solarberg approche. Le moment phare du parcours vélo. 72 ème, nous y voilà... Je suis venu ici pour ça. Des barrières canalisent la foule au début de la montée. Musique à fond, un speaker qui galvanise les spectateurs et petit à petit la route se rétrécit... un brouhaha extraordinaire. Plus de barrière, je m'enfonce dans la masse. Le vélo passe tout juste. les gens crient, font la hola devant toi, te tape sur les fesses, quelle émotion...juste magique. La descente se passe bien et la re-re-patrata cette PUT**N DE CHAINE DE M*RDE ET DE DERAILLEUR DE MES COUI*LES. Pardon. Je vais tout faire sur la plaque, ça sera plus simple.
100ème: Les filles nous attendent avec notre ravito perso. pipi, bisous, chocolat, sandwich jambon. et c'est reparti.
Rien à signaler sur les 80 kil suivant. Une deuxième montée du Solarberg, un peu moins de monde mais génial encore une fois.
Je pose le vélo, les bénévoles l'attrapent pour le ranger, une autre va chercher mon sac de transition, je m'enduit de crème solaire en attendant. Il fait très chaud et le soleil est omniprésent.
j'embarque 8 gels dans ma petite ceinture et Goooooo ! Les jambes sont dures. Je pars sur un rythme que je devrais garder le plus longtemps possible. Le parcours CAP est tout nouveau cette année, moins roulant mais avec plus d'ambiance. Les kilomètres défilent , je maintiens l'allure de 5'/km jusqu'au 20ème environ, 1 gel tout les 5 kilomètres, de l'eau, un peu de coca et surtout je m'asperge d'eau pour me rafraichir. Une foule tout le long du parcours, ça motive. Je ramasse les morts car beaucoup de gens marchent. Je prends de plus en plus de temps aux ravitos que je passe en marchant. Je me remotive pour repartir en courant. Il y a une grosse montée de 1,5km à faire deux fois, très dur, trèèèèès longue. il faut s'accrocher. Chaque impact est plus douloureux mais je ne souffre pas. Je suis heureux, je suis à ma place. Je suis venu pour ça et je savoure. Que c'est bon.
33, 34, 35..Je sais que je vais finir maintenant !!!Je suis sur le chemin du retour, ma petite femme m'encourage sur le bords de la route. Je ne marcherais pas. L'allure est descendue mais je cours encore.
41 ème la route se sépare. A gauche 2ème boucle à droite la Finish line. Ce coup-ci je tourne à droite. Une épaisse foule est le long des barrières et t'encourage.
500m: J'entends la musique, le speaker, je vois le mini stade monté pour l'occasion. 400m... je passe le panneau "YOU DID IT", l'émotion m'envahit. Je ne sens plus rien, je profite de chaque pas. J'entre dans l'arène, il reste 200m et c'est le délire total. Le speaker annonce "Welcome Benjamiiiiine, YOU DID IIIIITTTT". Je la vois , elle est face à moi. Encore 50m avant de franchir cette ligne d'arrivée.
Quel bonheur. Après 3h48 pour faire le marathon, je viens de finir mon 1er Iron en 10H46. Audren m'accueille sur la finish line, elle est aussi émue que moi, je tombe dans ses bras. La pression tombe et un sentiment de travail accompli m'envahit. Je suis resté prudent, peut être trop mais je n'ai pas souffert, j'ai apprécié du début à la fin, j'ai suivi mon plan nutrition et ça a marché, pas de coup de mou. Ma préparation à été bonne, progressive et adaptée.
Je tiens à tous vous remercier pour les différents messages reçus avant, pendant, après et surtout à toi Martin, de m'avoir accompagné dans cette aventure, de m'avoir préparé aussi bien, d'avoir adapté mes entraînements en fonction de mon planning et de mes travaux. Tu as toujours été présent à la moindre interrogation et pour ça je te remercie chaleureusement. Ton tour viendra, j'en suis sûr.
La prochaine fois (si il y a
) j'irai pour claquer un chrono. Maintenant que je connais mieux cet effort et comment le gérer. Pour ceux et celles qui hésitent..n'hésitez plus !!!
On m'avait vanté l'organisation et l'ambiance de Roth, je peux maintenant dire que c'est exceptionnel. Organisation au top (7200 bénévoles aux petits soins), ambiance de feu partout (même en vélo il y a quasiment tout le temps du monde) et le nouveau parcours CAP est certes moins roulant mais super.
Ben
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