Salut à tous,
Revenons 6 mois en arrière… début décembre…
N’arrivant pas caler un planning intégrant nos 3 disciplines préférer et n’étant pas un forçat de la natation, je choisis en ce début d’hiver de laisser tomber cette dernière et d’axer mon entrainement sur la CAP. Une fois tout le monde couché et la nuit bien noir j’enfile les running, la frontale sur le crane et c’est parti pour 2 séances semaines d’une heure en nocturne + une séance longue dominicale (vélo ou CAP).
Le planning convenant à tout le monde il me fallait maintenant un objectif… j’avais envie de long…
Le marathon de la baie, mouais pourquoi pas. J’ai le sentiment que ça doit être monotone.
Courant de la liberté à Caen : marathon le long des plages du débarquement avec un finish à Caen. Pas mal mais mi-juin et je voulais trouver une course avec une date n’empiétant pas trop la saison de tri.
Le trail de guerlédan… 58kms, 1800m d+, c’est peut-être un peu trop pour une première….
Mais l’envie est là. C’est parti mon choix est fait. En plus année exceptionnel annoncée puisque c’est l’ASEC cette année.
3 mois avant le jour J : J’attaque la prépa. Une fois la barrière des inscriptions passée, plus possible de reculer. Je commence le travail spécifique en semaine et augmente les distances sur les sorties longues du we.
3 semaines avant le jour J : dernière sortie longue… je veux passer le CAP du marathon. C’est chose faite avec 43kms en 4h27. Le problème, c’est que dès le soir je ne peux plus marché. Premier doute sur l’objectif fixé. Je suis à la moitié de mon temps de course estimé et je suis déjà à bout. Ça va être très dur….
Dernière semaine avant le jour J :
la peur s’installe. Je ne me sens pas près du tout, je n’y arriverais pas.
Mais il est trop tard, tout est déjà programmé et réservé pour le we.
Jour J :
la météo annoncée est favorable à une belle balade autour du lac. Après une nuit plus que correcte toute la famille m’accompagne pour me déposer au départ. Bizarrement je me sens serein et n’ai qu’une envie, que le départ sois donné.
1400 trailers dans le SAS de départ (tellement énorme qu’on n’a pas le sentiment d’être autant). 8h00, après les encouragements et le décompte de François D’Haene, la meute est lancée à l’assaut de ce trail mythique breton.
Malgré le nombre, on ne se marche pas dessus comme ça peut arriver dans certaine course, ça trottine tranquillement. 500 m de fait et ça y est ça monte…. Le peloton s’étire, bon nombre commence à marcher, je continue de courir pour au final me dire que je ne vais pas beaucoup plus vite que l’ensemble et me moi aussi je marche pour en garder sous le pied (il reste quand même 57kms).
Comme annoncé les 21 premiers kms sont plutôt roulant (enfin tout est relatif… ça monte et descend tout le temps, mais ça s’enchaine bien). Je suis vigilant à ne pas me laisser aller sur cette partie roulante et gère ma cadence pour ne pas dépasser les 10km/h et garder une moyenne de 8 km/h que j’estime pas mal.
- Km21 (rond-point du lac), ravito 1 je remplis le camel, la p’tite famille est là pour m’encourager et m’aider à me changer. Il commence à faire chaud, j’enlève les manches longues.
C’est reparti.
Km 25, agréable surprise, qui a redonné le sourire à bon nombre, on passe dans le lac… la suite du parcours se complique. Ça monte et descend toujours autant mais les pentes s’accentuent et les chemins sont plus techniques (pierres, racines…). Pas de répit pendant les 10kms suivant. La moyenne baisse à vue d’œil pour atteindre les 7km/h au ravito 2 (km 31 beau rivage). Je remplis de nouveau en eau et repart aussitôt. Beaucoup de monde à ce point de passage (famille amis athlètes), ça me gonfle je repars direction bon repos km 40. Le parcours est similaire au 10 kms précédent. Les jambes deviennent de plus en plus dur mais j’arrive à tenir le rythme ce que me remonte le moral et m’indique que je vais peut-être pouvoir allé au bout.
- Km 38 le ravito de bon repos est déjà là. Toujours pareil je remplis et je repars, mais pas à cause de la foule cette fois ci, j’ai mal aux jambes et rester sur place me fait plus souffrir qu’autre chose.
Les kms suivant sont une succession de faux plats dans lesquels je ne même plus trottiner alors je marche dès qu’il y a un semblant de monté et trottine sur le reste quand c’est possible. Ça n’avance pas, j’ai l’impression de faire du sur place au milieu de cette foret. Le bruit d’une route ce fait entendre les toits des maisons apparaissent, on approche enfin du dernier ravito de gouarec au km 48. Là je prends le temps de bien faire le plein en eau au max de m’étirer un peu. Il reste 10 bornes, je sais que je vais aller au bout même si je n’arrive quasiment plus à courir, même quand c’est plat.
Il reste une dernière difficulté à franchir : les crêtes. Et en effet c’est dur et en plus il fait chaud et il n’y a pas d’ombre sur cette partie (ça avait été annoncé le matin de faire attention dans cette partie avec la chaleur et le manque d’ombre) ils ne sont pas trompés… ça monte, ça monte, ça monte
mais si ça monte autant il faudra bien redescendre…. Mais ce n’est pas bien grave la descente sera pour en finir avec cette p…… de course. Une fois en haut on aperçoit au loin les parkings et l’abbaye de bon repos où se situe la ligne d’arrivée. Ça sent la fin (enfin…) sauf que le sentier au sommet des crêtes n’en finit pas, et toujours ce même sentiment de faire du sur place. Ça y est la descente s’amorce, on arrive… fausse joie, il reste 2 km de chemin type montagne russe, j’en ai mare, j’ai envie que ça s’arrête… délivrance on nous fait tourner sur une route dernière ligne droite vers l’abbaye je me remets a trottiner, pour montrer que j’encore un peu de jambe mais surtout pour en finir au plus vite. Une dernière boucle au tour de l’espace d’arriver histoire d’en baver jusqu’au bout et là:
la délivrance, je l’ai fait, j’y suis arrivé, 58kms, 8h50, 6.5km/h de moyenne.
Je n’ai plus de jambes, je n’ose même pas m’assoir mais en même temps je me sens bien. Je ne sens pas vider, les douleurs sont juste musculaire et articulaire au niveau des genoux, pour le reste c’est ok.
Voili voilou ! Une belle épreuve et une belle expérience pour moi…. Place à la récup et à la saison de tri maintenant.
A+ Julien (alias Julius)
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