01 mai 2016, voilà l'occasion pour moi de faire mon premier half labelisé du côté d'Aix en Provence, mais petit retour en arrière pour expliquer le pourquoi du comment.
3 semaines avant l'épreuve je réalise un stage de préparation à Antibes avec 2 amis (qui eux aussi participent à Aix). Les jours s'enchaînent sans soucis, hormis les deux derniers jours où les bosses et cols passent moins bien... En même temps j'ai une superbe cassette arrière de 21, taillé pour les parcours plats qui me fait forcer comme une brute... Je change le dernier jour pour une 12-25 car nous faisons la reco de Nice. Un dessert copieux donc pour ce stage (180kms).
A partir du 100eme une douleur titille mon genou. Crotte de bique il en reste 80kms!!! Heureusement le parcours est plus roulant mais le mal est fait... Je finis les 30 derniers kms tel un unijambiste, avec une douleur limite supportable. Retour en Bretagne , je mets entre parenthèses le vélo. Plus de douleur au genou les deux semaines suivantes. Les voyants sont au vert pour Aix, ça va saigner !!!!
Nous revoilà le dimanche 01 mai. Le réveil sonne à 5:00. J'ai dormi correctement et je suis excité comme une puce. Nous avons reçu pendant la nuit un mail de l'organisation nous indiquant qu'un vent violent et que des températures basses étaient prévues, de ce fait, l'accès aux sacs de transition est autorisé (voir conseillé) pour ajouter des vêtements chauds pour la partie vélo. Pas trop rassurant tout ça....
La météo n'est pas bonne effectivement , il fait 3 degrés dehors et le vent souffle fort avec des rafales à 110km/h ...gloups! La légende dira que des pingouins auront été aperçus dans le parc à vélo... à vérifier
Arrivé sur le site du départ, nous croisons des triathlètes qui nous disent que la natation est annulée. Re-crotte de brique, j'aime bien nager moi!!!!!! Tant pis, le départ se fera en contre la montre (départs par vague de 5 toutes les 8 secondes). Il fait un froid de canard (ou de pingouin), nous sommes glacés et peinons à nous réchauffer.
Je démarre avec mes deux amis histoire de partager quelques kilomètres ensemble. La première partie est roulante et plate, calé sur les prolongateurs je profite du paysage. Nous sommes abrités du vent sur les premiers 20kms, on remonte du monde, c'est plaisant.
25eme, première bosse
! J'appuie et la bimbadaboum... La douleur au genou se réveille. Re-re-crotte de bique, pas aujourd'hui!!!!! Je comprends vite que la douleur ne partira pas. Je gère mon effort sans pouvoir appuyer sur les pédales (enfin...sur la pédale gauche). Le vent est terrible et nous l'avons de 3/4 face à partir du 50ème. Les rafales nous font faire des embardées très dangereuses (plusieurs chutes sur le parcours), j'ai encore l'image d'une cinquantaine de concurrents en file indienne penchés à 30 degrés dans une ligne droite, il y avait là une sacré photo a faire!
70eme, col du Cengle, ça monte, ça pique, ça fait mal au genou, on sert les dents.
Pendant ces 65 derniers kilomètres, une question me taraude l'esprit: CAP ou pas CAP? Il faut comprendre par CAP, course à pied. Car si je suis venu là, ce n'est pas pour enfiler des perles, ni pour boire du Pastis (quoique...). Bref, je pose le vélo en 3h00 tout pile. Pas terrible. Transition. Je regarde mes chaussures, elle me font du coin de l'œil, mon genou dit non non non n'y vas pas... Allez hop j'y vais, trop dommage d'abandonner ici, il faut que j'essaye! Le parcours à pied n'est pas facile, 3 boucles de 7kms avec des coups de cul et des relances pour un total de 300 mètres de D+. Au 5ème je vois ma petite femme sur le bord de la route, je m'arrête. Je lui dit que j'ai mal au genou et que je veux bâcher. Elle trouve les mots pour me remotiver (pour des raisons de sécurité, je n'écrirais pas ce qu'elle m'a dit). Je repars. La douleur s'estompe à mi parcours et ne devient plus qu'une gêne. Le soleil perce les nuages pour laisser apparaître un grand ciel bleu, chouette! Après 1h42 de CAP, je franchis la finish Line...ouuuuuuffffff !
Médaille,photo souvenir et tout le tralala. Bien content de franchir cette satanée ligne d'arrivée. Bilan mitigé donc mais jolie épreuve qui aurait sûrement été plus agréable dans d'autres conditions. Un grand merci à ma petite femme, car sans elle, je n'aurais sûrement pas franchi cette ligne d'arrivée.
Un peu de repos pendant quelques jours avant de reprendre tranquillement l'entraînement !
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